bio

 

Passionné de rythmes et de percussions, François Brossier répond en 1994 à l’appel du tambour en se rendant au Burkina-Faso et au Mali pour étudier l’art du djembé et la tradition musicale mandingue. Le spectacle d’une compagnie guinéenne avec le grand maître Famoudou Konaté vient de lui faire réaliser la puissance du rapport entre la musique et la danse dans les cultures ouest-africaines. Fasciné par la proximité du musicien et du danseur, ne sachant plus lequel entraîne l’autre, il décide de se consacrer à l’étude et la pratique du rythme, avec l’objectif de servir la danse. Universitaire, il remet le projet d’une thèse en acoustique à plus tard et tente l’aventure de la professionnalisation en tant que musicien.

Dès son retour d’Afrique de l’Ouest, le groupe Angata lui permet de vivre de sa musique, en pratiquant le spectacle en rue et sur de petites scènes. Il complète son expérience en pratiquant la musique afro-cubaine avec son instrument d’enfance, le piano, dans le groupe de salsa Toma-Té. Il interprète, arrange et compose dans ce collectif grenoblois, et fait ses premières armes sur scènes.

Une rencontre inattendue avec la musique brésilienne : hypnotisé par un ensemble de plusieurs dizaines de percussionnistes en répétition de plein air en 1999, il accepte la proposition d’animer le Festival des Arts du Récits à Grenoble en créant une batucada, orchestre de percussions se basant sur le modèle du carnaval au Brésil. Cette expérience, censée être éphémère lors de sa mise en place, s’étoffera pour devenir son coeur de métier pour les 20 ans à venir ou presque, sous le nom de Cie La Batook.

Le potentiel de l’orchestre de percussions, sa puissance, son côté déambulatoire, et la joie des participants achèvent de le convaincre de donner suite à ce projet. Un an plus tard, il répond à une commande pour interpréter la musique du défilé représentant la Ville de Grenoble lors de la Biennale de la Danse à Lyon. La commande est d’arranger puis interpréter avec la batucada une suite de morceaux enregistrés. Cette expérience sera déterminante, par son envergure mais surtout par les chemins parcourus : adapter une musique urbaine moderne pour un ensemble de percussionnistes, réaliser ce que peut apporter cette forme d’orchestre à la danse et inversement, collaborer avec des chorégraphes comme Sylvie Guillermin ou Bouba Landrille Tchouda.

La Cie La Batook sera le terrain de multiples aventures : la découverte de la musique brésilienne au fil de nombreux voyages, l’expérience du théâtre avec Christophe Vignal, Karim Troussi et Cédric Marchal, la danse toujours avec Tereza Azevedo, Roberta Païm et Youtci Erdos, le jazz avec Micromégas de François Raulin, la rencontre en partageant les racines africaines et retournant au Burkina avec la compagnie.

Fin 2016, François fait le choix de poser les tambours brésiliens quelques temps afin de prendre le temps de se former et de laisser une place à d’autre projets. Une chance de retourner sur les bancs de l’école, de se laisser le temps d’une vraie réflexion, tourner une page et se donner les moyens de ses projets : passer de la rue à la scène en tant qu’interprète, composer pour la danse et pour le cinéma.